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						La création du MRP
						 
							La création du MRP
						par Robert BICHET 
 
						
							
								
							 
 
						Ce sont les 25 et 26 novembre 1944 que s’est tenu, à Paris, le "Congrès constitutif 
						du MRP". Le mouvement n’est pas né d’une génération spontanée.
 
 
 
						Les prémices                                                                         
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						Dès l’été 1943 un jeune Résistant, responsable de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC) 
						de Lyon, Gilbert Dru, rédige un mémoire proposant de fonder un "Mouvement Républicain 
						de Libération" dans le but de regrouper "la mystique des droits de l’homme et la 
						mystique démocrate d’inspiration chrétienne".
 Avant d’être fusillé par la Gestapo en juillet 1944, Gilbert Dru avait rencontré Georges 
						Bidault qui approuva son projet et accepta de prendre la tête de ce mouvement.
 
 Déjà avant la guerre, Georges Bidault et Francisque Gay, autour du journal "l’Aube", 
						avaient tenté de réunir au sein des "Nouvelles Equipes Françaises" (NEF) tous les 
						démocrates d’inspiration chrétienne.
 
 
 
 
						Le Mouvement Républicain de Libération                         
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						Dans le même esprit, en 1944, plusieurs réunions se tinrent à Paris chez Raymond Laurent, Jean 
						Letourneau, Charles Flory. De ces réunions naquit "Le Mouvement Républicain de 
						Libération" qui, dès la libération de Paris, affichait sur les murs un "Manifeste"
						proclamant notamment "Paris est libéré !"
 " … Nos hommes ont été à l’avant-garde de la bataille (….) Il faut continuer la lutte 
						pour la libération totale du pays, pour la conquête de toutes les libertés !"
 
 "Le Mouvement Républicain de Libération vous appelle tous au combat ! "
 
 Quelques jeunes du Mouvement occupèrent les locaux de l’hebdomadaire "Je suis partout", 
						186 rue de Rivoli. C’est là que, dès fin août 1944, s’installe le "Centre National du Mouvement".
 
 Le dimanche 4 septembre se tient au "Centre" la première réunion officielle du Mouvement. 
						A cette réunion assistent le grand vétéran Marc Sangnier, Georges Bidault, président du Conseil 
						National de la Résistance (CNR) depuis l’arrestation de Jean Moulin, tout auréolé des récentes 
						manifestations de la Libération de Paris, François de Menthon, Ministre de la Justice, qui arrive 
						d’Alger, Pierre-Henri Teitgen, qui vient de s’évader d’un train de déportés, Francisque Gay, Jean 
						Letourneau, Robert Lecourt, Charles Flory, Les Bour, père et fils, et beaucoup d’autres. Tous viennent 
						du combat clandestin.
 
 L’enthousiasme est grand ! On rêve de renouveau, de liberté, d’une démocratie vraie, idéale. C’est 
						le but du Mouvement.
 
 
 
 
						Le Mouvement Républicain Populaire                               
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						Mais tout de suite, il apparaît que le nom de "Mouvement Républicain de Libération" risque 
						d’être confondu avec le "Mouvement de Libération Nationale", mouvement de Résistance 
						auquel appartiennent beaucoup d’entre nous. Certains proposent « Mouvement Démocrate-Chrétien », 
						mais les jeunes venant de l’Association Catholique de la Jeunesse Française
						(1)
						(ACJF) redoutent un "confessionnalisme" qui éloignerait de nous les humanistes incroyants.
 Quelques jours après, Georges Bidault fait approuver "Mouvement Républicain Populaire", "Mouvement" et non "Parti". Les partis à la fin de la IIIè République se sont déconsidérés. 
						Un "Mouvement" s’adaptera mieux aux circonstances et saura mieux donner à l’action politique 
						des formes nouvelles et hardies. "Républicain" car la République apparaît aux Français comme le 
						régime de tous, qui, dans toutes les causes nationales, a exalté les sentiments du peuple. "Populaire" 
						parce que nous entendons travailler pour le peuple, avec le peuple, en faisant confiance au peuple tout 
						entier et pas seulement à une "élite" coupée de la "masse".
 
 Le Mouvement doit maintenant se constituer et rayonner sur tout le pays. Le premier Congrès national 
						constitutif est fixé aux 25 et 26 novembre 1944. Il se tient dans une salle vieillotte de la Société de 
						Géographie, boulevard Saint-Germain. Dans la salle, beaucoup de visages familiers qu'on retrouvait avec 
						émotion et joie après une séparation de quatre années épouvantables. Mais il y a surtout des visages, 
						jeunes, énergiques et inconnus qu’on n’avait jamais jusqu’ici rencontrés dans des réunions politiques. 
						Phénomène nouveau, il y a beaucoup de femmes, de paysans, d’ouvriers.
 
 Ce qui anime ces hommes, ces femmes, ces jeunes dans la pleine lumière de nos libertés retrouvées, c’est un 
						sentiment de grandeur, de renouveau, d’espérance.
 
 Aussi, dès le 2ème jour, c’est dans un enthousiasme éclatant que sont définis les statuts et 
						les structures du Mouvement, et lancé au pays le "Manifeste du MRP" qu’on lira plus loin.
 
 Un grand Mouvement était né qui allait marquer de son empreinte la politique de la France et prendre 
						l’initiative de la construction d’une Europe unie.
 
 
 
						Robert Bichet
					 
						1er "Secrétaire Général" du MRPSecrétaire Général des "Nouvelles Equipes Internationales" (NEI)
 réunissant les démocrates chrétiens européens
 
 Texte extrait de "La création du MRP"
 (France Forum N° 297-298 - Octobre-Décembre 1994 - pour le cinquantenaire du MRP)
 
 
 
						Notes :____________________________
 (1)
						L’ACJF fédérait les mouvements de jeunesse spécialisés, ouvrière, agricole, 
						étudiante (avec sa branche féminine), indépendante. JOC, JAC, JEC, JECF, JIC.
 
 
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