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Plus qu'un parti, un Mouvement
Plus qu'un parti, un Mouvement

par Robert PRIGENT


La dénomination de Mouvement Républicain Populaire (M.R.P.) dût beaucoup aux méthodes des "Cercles d'études" des mouvements de jeunesse catholique JOC, JAC, JEC... - "Voir, Juger, Agir" - dont les animateurs avaient souvent participé à la résistance pendant l'occupation. Ces "jeunes" faisaient pression pour réaliser des "changements", ce qui conduisait à une forme de réflexion "politique" sur la manière de combler le vide laissé par la IIIe République.

D'où le refus d'envisager une action de PARTI, par définition rigide et "partisane", et la décision de se référer à la notion de MOUVEMENT, gage d'une action plus ouverte, évolutive et malléable en fonction d'une réflexion incessante et exigeante et de l'expérience.
POPULAIRE soulignait la volonté d'une orientation de caractère social, distante du socialisme et surtout du communisme qui nous apparaissait incompatible avec une action "d'inspiration chrétienne".
RÉPUBLICAIN impliquait l'obligation de faire appel à la responsabilité de tous les citoyens, même les plus modestes.

Il faut dire cependant, pour être complet, que les "jeunes" que nous étions prirent rapidement conscience de la nécessité de rechercher le concours d'adultes, notamment au sein de l'A.C.J.F., du Sillon, de la "Jeune République" et des syndicats C.F.T.C.
Parmi ces adultes, quelques-uns dont l'action fut particulièrement féconde doivent être cités : Georges Bidault, Jean Catrice, de Lille, Gaston Tessier, du syndicat chrétien, Pierre-Henri Teitgen, Francisque Gay.

Une du journal l'Aube, le 4 juin 1946
Une de l'Aube du 4 juin 1946

Mais l'histoire sera brève, de 1944 à 1958... Après avoir été le premier "parti" de France aux élections de juin 1946, le temps a manqué pour multiplier le nombre des militants, intensifier et rendre plus efficace l'action de trop nombreux néophytes inexpérimentés.

La création d'une nouvelle formation politique se réclamant du gaullisme, succédant aux contre-attaques de partis "bourgeois" qui ne pouvaient supporter un développement de la représentation des classes populaires, soumettront le M.R.P. à une érosion fatale. Mais l'histoire de cette IVe République serait à refaire. Héritant d'une France ravagée par la guerre et les destructions qu'elle avait entraînées, ce régime a néanmoins ouvert le chemin des "Trentes glorieuses".
En outre, certains dirigeants (ou futurs dirigeants) du M.R.P. ont été à l'origine de réformes de grande portée. Ainsi, c'est à l'amendement Hauriou-Prigent, voté par l'Assemblée Consultative Provisoire à Alger (j'y représentais le mouvement de résistance O.C.M.), que les femmes doivent d'avoir bénéficié du droit de vote et de l'accès à l'éligibilité.


Robert PRIGENT

Ancien ministre de la santé et de la population,
Président de l'amicale du MRP jusqu'en 1994.

N.B. : promoteur ardent de la politique familiale, Robert Prigent avait fait prendre l'ordonnance du 3 mars 1945 sur le statut des organisations familiales puis exercé les fonctions nouvellement créées de Ministre de la Population.